Là où nos chemins nous mènent.

Comment vous dire qu’entre une villa de 500m² dans le Sud ou un petit chalet dans les bois de 40m², on n’hésite même pas ? Pas seulement parce que la banque nous rirait au nez, mais simplement parce qu’on aime le réconfort que procurent les petits escapes cocooning, qu’on est davantage forêt que plage, froid du Nord plutôt que chaleur du Sud (comment ça c’est cliché ?), et que lorsque je regarde Virgin River c’est en grande partie pour le chalet de Mel & les paysages.

Comme je vous le disais dans le tout premier article de ce nouveau carnet, début 2024 nous avons visité un terrain boisé comprenant deux chalets à rénover. Quelques mois de négociations et de paperasse plus tard, nous en sommes finalement devenus propriétaires en juillet dernier.

 
 

Pour la petite histoire, il y a trois ans nous souhaitions acheter la maison que nous louons actuellement. Les propriétaires avaient laissé entendre cette possibilité. On s’y sent bien même si elle est petite et en grande partie rafistolée. Elle est proche de notre boutique Maison racine (ce qui est très pratique !), et surtout, nous nous y sommes beaucoup investis, tant financièrement (on a dépensé l’équivalent d’un SMIC en plantes pour le jardin et un autre dans les peintures intérieures) qu’émotionnellement. Finalement, la mise en vente a été annulée, et nous avons été extrêmement déçus et frustrés.

On s’est dit qu’on allait élargir nos recherches à d’autres maisons dans le secteur, mais les prix nous ont vite ramenés à la réalité. Ni une, ni deux, on rebondit sur un autre projet : acheter un appartement dans notre région de cœur, à la montagne. On y passe l’été, on se projette, on hallucine des prix mais on fait quand même nos petits business plans imaginaires. En rentrant de vacances je laisse passer quelques semaines et je ressors des placards mon vieux rêve d’avoir un terrain boisé avec un petit chalet dans la région. 

On oublie donc la montagne et on se met à regarder les annonces de terrains et de chalets dans le coin. On pleure encore devant les prix, mais surtout, on se dit qu’il va être impossible de cocher toutes les cases :

  • Un terrain boisé mais accessible avec un véhicule classique (exit le chalet en plein milieu d’un bois impraticable dès qu’il y a trois centimètres de boue).

  • Un terrain pas trop petit et, idéalement, viabilisé (eau, électricité, évacuation).

  • Un terrain avec un chalet déjà en place, si possible. Les terrains qu’on visait dans notre budget étaient des terrains de loisir, donc non constructibles. Les chalets sont donc des structures mobiles posées sur roue, à l’image d’une tiny house.

  • Et le tout à moins de 45 minutes de la maison, côté mer (l’idée étant de se rapprocher de nos familles, pas de s’en éloigner encore davantage).

On arrêtait là la liste des exigences, car c’était déjà pas mal. Nos recherches nous amenaient soit à des chalets correspondant à nos critères mais sur des jardins non boisés avec beaucoup de vis-à-vis, soit à des chalets de pêche ou de chasse très petits (environ 15 m²), non viabilisés et difficilement accessibles, soit encore à des terrains immenses… mais sans habitation.

Et puis finalement, à la fin de l’automne 2023, Benjamin tombe sur une annonce sur Leboncoin qui semble cocher toutes les cases. Je visite solo une première fois, on revisite début janvier 2024 ensemble, on fait une première offre dans la foulée, puis une deuxième, puis une troisième, pour enfin signer officiellement en juillet 2024.

 
 

Pourquoi je vous raconte tout ça ?

Il y a quelques années, j’avais échangé sur instagram avec Valentine. Avec sa compagne, elles ont un chalet à l’orée d’un bois, en complément de leur appartement à Lille. Je ne sais plus si c’était leur propre réflexion ou si c’est ce que cela a éveillé en moi, mais je me souviens m’être dit que c’était absolument génial comme façon de contourner l’impossibilité ou le manque d’envie d’acheter grand (et cher). Et par grand, j’entends quelque chose avec un extérieur en métropole (à l’époque, nous vivions aussi à Lille et on pensait qu’on devrait y rester pour le boulot). Elles avaient trouvé un équilibre : plutôt que de s’endetter pour un bien principal hors de prix ou de renoncer à un espace secondaire où respirer, elles avaient réussi à concilier les deux. Rien de révolutionnaire, me direz-vous : avoir une résidence principale et un pied-à-terre. Sauf que, dans mon esprit, ce modèle était toujours associé à des personnes possédant à la fois un magnifique bien principal et une luxueuse résidence secondaire. Un rêve totalement inaccessible pour notre budget. Bref, sans le savoir, Valentine m’a offert une belle piqûre de rappel, qui ne m’a jamais quittée : la vie est faite pour être remplie de rêves et de projets, et nous n’avons pas à calquer les nôtres sur ceux des autres.

Aussi cliché soit-il, ma mamie dit toujours “rien n’arrive par hasard”.  Cette phrase a bercé mon enfance et j’y crois dur comme fer. En 2022, la boutique fêtait ses 1 an, cela faisait des années qu’on économisait nos salaires pour “le jour où”, sans jamais concrétiser de rêves personnels. On en avait marre de bosser pour bosser, économiser pour économiser, d’avoir l’impression d’être un petit rongeur dans sa roue. Alors la suite “logique” pour nous était de faire comme nos proches, comme les copains : devenir enfin propriétaires.

Sauf que si on avait acheté la maison en 2022, notre taux d’endettement aurait doublé par rapport à ce que représente aujourd’hui la part de loyer dans notre budget, on se serait retrouvés dans la situation classique du “je ne fais plus rien car je viens d’acheter”. On n’aurait jamais eu l’opportunité d’acquérir notre van Léo Le popo ni les chalets l’année dernière, et donc de gagner en confort de vie pour profiter de petites aventures chaque weekend (car vivre à côté de son lieu de travail c’est pratique, mais on a toujours la tête au boulot). Alors oui on paye toujours un loyer à fond perdu mais on a un toit au-dessus de notre tête, dans lequel on se sent bien qui plus est. On a quelque peu revu notre ambition d’être propriétaires à tout prix, ça arrivera mais pas tout de suite.

Pour mes 30 ans en 2023, Benjamin voulait m’offrir un voyage à New York. Quelques jours avant de réserver les billets, je lui ai avoué qu’avec le budget d’une semaine là-bas, on pouvait acheter un van et en profiter tous les week-ends pendant des années. Deux mois plus tard, c’est exactement ce qu’on a fait. Nos feeds Instagram étant remplis de personnes en voyage et de paysages magnifiques aux quatre coins du monde, on pensait qu’une fois libérés du salariat, on pourrait – enfin – partir quand on veut, où l’on veut. Mais en voyant les chiffres du budget voyage s’aligner, en prenant du recul sur ce que nous attendons vraiment de nos vacances, de ces sas de décompression, en imaginant le quotidien dont nous rêvons, les week-ends que nous aimerions vivre, et cette vie un peu plus douce à laquelle nous aspirons… renoncer à New York nous a donné le sourire.

Bref, si à travers cet article je peux être votre Valentine et vous rappeler que vous n’avez pas besoin de courir après les rêves des autres, mais que vous pouvez dès aujourd’hui commencer à écrire les vôtres. Qu’ils comportent juste assez de folie et de magie pour sembler inaccessibles sans un peu de travail, mais qu’ils soient alignés avec vos envies, vos moyens & votre mode de vie pour être réalisables et ancrés dans votre réalité. Pas celle du voisin, pas celle des films ni de votre feed instagram.

 
 
 
 

On revient très vite par ici avec les travaux en détail !

Belle journée chez vous.